Sujet: Là, où nous, les plus rapides...[LIBRE] Ven 24 Fév - 23:26
Poil de Lapin était partie du camp afin d'aller faire un tour dans son territoire. Elle comptait aller chasser pour profiter de ce soleil, qui était rare à voir durant la saison des Neiges. En sortant, la féline avait déjà tout planifié; elle allait chasser vers le territoire des bipèdes, puis elle se rapprocherait du camp...La zone vers les bipèdes était giboyeuse, malgré les saisons froides. En accourant vers la ville, la chasseuse s'arrêta, guettant toute odeurs qui pourraient la nuire... Bipèdes, chiens, renard, blaireau ou monstre! Peut-être était-ce une mauvaise idée de chasser par ici...Toutes ces odeurs différentes de son territoire. "Eh bien on verra..." songea la guerrière, peu impressionnée de ce qu'il l'attendait. Elle ne comptait pas entrer dans ce labyrinthe de nid de bipèdes, tous ressemblants les uns des autres. Elle leva le museau vers le ciel, la gueule entrouverte afin de sentir les différents fumets qui flottaient dans l'air. Une vague odeur de bipède...On sentait un peu la puanteur du chemin du Tonnerre...En allongeant ses sens, elle sentit une gerbille. Poil de Lapin se mit à contre vent, pour éviter que sa proie ne la sente. La traqueuse se plaça contre le sol, la queue à mis hauteur du sol..."J'ai de la chance d'être chasseuse...Une guerrière...Une guerrière du Clan du Vent." Souvent, lors de ses traques de gibiers, la petite femelle se sentait chanceuse. Pour elle, la vie de rêve, c'est d'être un chat de Clan. Mais elle se demande aussi comment vivent les solitaires, les domestiques. "Comment arrivent-ils à manger la nourriture des bipèdes, ça doit être infect! Les solitaires, eux pouvaient compter que sur eux-mêmes."
La femelle fit un bond impressionnant sur sa proie, qui était une grive; cette dernière picorait sur le sol herbeux. Depuis qu'elle était revenue des territoires de bipèdes, elle avait attrapé la gerbille et un lièvre. Cela lui faisait trois proies...C'était pas mal, surtout qu'en ce moment, les saisons sont dures. Les maladies se répandaient doucement, ou tout simplement, le gibier se faisait plus rare. Afin d'éviter qu'un renard sente les proies ou tout autres potentiels ennemis, elle enterra ses proies, songeant à aller les chercher avant de retourner au camp, car oui, Poil de Lapin comptait rester un peu dehors pour admirer le terres dont elle a parcourues de nombreuses fois. Elle s'installa près d'un rocher, en plein milieux des plaines. Le vent était un zéphyr, une simple brise douce.
Un bruit attira l'attention de la guerrière. En dressant les oreilles et les orientant vers l'arrières, elle entendit des bruits de pas marteler le sol. Le vent lui apporta une odeur bien familière. C'était sûrement un guerrier du Clan du Vent.
Le réveil me trouva roulée en boule, le pelage emmêlé par ma nuit agitée. C’est en me levant avec force grognements que je me rendis compte que mes articulations s’étaient bloquées par le froid. Je m’étais endormie trop près de l’entrée, certainement ; le passage était maculé de neige envoyée par les rafales gelées de la saison. Je passai une patte sur mon museau pour le réchauffer, mis de l’ordre dans ma fourrure et, lorsqu’elle fut enfin disciplinée comme il convenait, après un temps infini, je gonflai mon pelage et sortis.
Bonheur ! Le soleil éclairait la majeure partie du camp ; ses rais lumineux balayaient les félins qui s’activaient, et offraient aux anciens des places où se chauffer sans crainte. La bise glaciale n’avait pas cessé, mais ces zones étincelantes permettaient enfin de les passer outre. Le maigre tas de gibier ne m’étonna pas, bien qu’il devînt source d’angoisse comme à chacun de mes réveils ; la famine nous traquait ; c’était à moi d’y remédier. Je secouai la tête afin d’éclaircir mes pensées, et décidai de prêter main-forte aux chasseurs en me rendant dans la lande.
Un duvet blanc recouvrait le paysage, et mes pattes s’y enfonçaient allègrement. Pas trace de gibier ici ; mais le soleil permettrait sans doute de le faire sortir de son trou. Je projetai mes sens autour de moi, à l’affût du moindre bruit, du moindre frottement. Ce furent les pas légers et précipités d’un lapin qui m’alertèrent : l’animal avait provoqué la chute d’une congère en voulant s’y hisser. J’attendis qu’il se fût arrêté quelques mètres plus loin, concentrant mon poids dans mes pattes arrière. J’avançai avec une extrême prudence, visualisant ce corps chaud dans ma gueule, rassasiant les plus affamés du Clan ; et je bondis, saisissant ma proie entre mes crocs et sentant avec délectation son cou se rompre sous la pression. J’enterrai le lapin dans un endroit où je fus certaine de le retrouver à mon retour, puis je poursuivis ma traque. De ce côté, la chasse n’est guère fructueuse la majeure partie du temps : la chance m’avait souri cette fois-là. J’obliquai, avec une certaine réticence, vers le territoire des bipèdes, dans l’espoir de trouver des proies mieux fournies et plus abondantes.
Un parfum familier me détourna de mon chemin, et je vis l’une des nôtres juchée sur un rocher, observant le territoire depuis son promontoire. Je souris en reconnaissant la jeune guerrière, bien que je ne l’eus guère fréquentée.
« Bonne chasse, Poil de Lapin ? » l’abordai-je en m’approchant d’elle.