Enfermée dans ma prison de glace, je toussais des caillots de sang. Ma fourrure en était imprégnée, comme si ma gorge avait explosé et entraîné une réaction en chaîne des autres organes. Mes pattes se dérobaient sans cesse sous moi, mon souffle s’effilochait, se distendait dans l’air, à peine existant. Je réclamais inlassablement de l’air, mais la forteresse qu’était mon corps m’empêchait de m’élever, m’empêchait de vivre, m’empêchait de m’enfuir.
C’est dans un abominable sursaut que je m’éveillai. Un rai de lumière matinale s’était immiscé par la fente de l’antre. Je transpirais ; je m’ébrouai afin de me sortir tout à fait de cet affreux cauchemar. Mon cœur pulsait à mes oreilles, qui étaient dressées dans un état d’alerte. Je priai de tous mes vœux que personne ne me vît ainsi tandis que je rassemblais mes idées. De toute évidence, mes responsabilités m’écrasaient plus que de raison, et je me souciais trop du sort du Clan. Mais qu’y pouvais-je ? Je devais m’y habituer.
Malgré tout, je demeurai assise dans le noir, contemplant l’éclat doré au sol. Je redressai les épaules, mais mon cauchemar me hantait.
Sujet: Re: Needing each other | Sugar Dim 5 Mar - 18:05
Needing each
Tu peux être Roi, il suffit que tu fermes les yeux et imagine...
Feat. Etoile de la Nébuleuse.
Coeur de Sucre se réveilla lentement se matin. En fait on la réveilla. Les rayons du soleil sont venu se hisser dans la tanière des guerriers. Certains n'en avaient rien à faire et continuer de dormir paisiblement et d'autre comme Sugar se réveillèrent peu à peu formant un arc-en-ciel de couleur dans la clairière. Le soleil venait à peine de pointer le bout de son museau que le camp s'agitait déjà. Certains partaient chasser, d'autres mangeaient et d'autres papotaient de tout et de rien. Coeur de Sucre entreprit une toilette au soleil profitant du peu de chaleur que la mauvaise saison n'avait pas emporter. Elle donnait de longs coups de langue sur son long pelage charbon. Elle lécha sa patte pour la passer derrière ses oreilles et sur son museau. Elle arrêta enfin sa toilette quand son estomac décida de faire des siennes. Elle se dirigea à pas lent vers le tas de gibier qui se faisait de plus en plus maigre, elle piocha un maigre lapin et s'éloigna à l'ombre. Elle planta ses crocs dans la tendre chair de l'animal et bientôt le voila tout engloutit ! La guerrière observa un instant le camp s'éveiller à leurs tâches quotidiennes. Elle, elle ne bougeait pas. Trop admiratrice. Puis enfin elle se leva en s'étirant longuement faisant pointer ses griffes. Elle s'avançait vers la sortie et s'engouffra dans le tunnel qui séparait le camp des terres hostiles du Clan du Vent. Elle chassa un bon lapin dodue qu'elle enterra au creux d'un arbre. Elle fit le tour des frontières et remarqua qu'aucune odeur ennemie n'avait empiété la leur. Elle rentra alors au camp avec une bonne proie ! Elle se dit soudainement qu'elle n'avait pas besoin de nourriture, son chef en aurait plus besoin qu'elle. Alors elle se dirigea vers la grotte qui menait à la tanière de sa chef.
- Etoile de la Nébuleuse ? C'est Coeur de Sucre, je tes apporté du gibier.
Après avoir fait signe de sa présence elle entra dans la demeure. Sa chef paraissait légèrement mal. Un peu inquiète la guerrière demanda alors :
- Tout va bien ?
Elle déposa le lapin à ses pattes et s'assise attendant une réponse de sa cheffe. Coeur de Sucre la respecter, peu importe si c'est une bonne ou mauvaise cheffe, le Clan des Etoiles ne peux pas se tromper.
Le temps, essence interdite coulant entre mes pattes, m’échappait comme une ficelle ; je voulais le retenir, mais je sentais l’inexorable ascension du soleil dans le ciel, je voyais les lumières changer, le rai se déplacer ; jusqu’à ce qu’il s’estompe tout d’un coup, sans doute voilé par un nuage. Je soupirai, lasse de ma propre fatigue, lasse de ce temps capricieux, lasse de ces responsabilités lourdes, très lourdes, trop lourdes.
« Etoile de la Nébuleuse ? C'est Coeur de Sucre, je tes apporté du gibier. »
Mes oreilles se dressèrent à ce son incongru, et je crus d’abord à une illusion liée à l’abîme dangereuse dans laquelle penchaient mes pensées. Mais c’est bien une guerrière qui entra, une proie fraîchement tuée dans la gueule, qui me mit aussitôt l’eau à la bouche.
- Tout va bien ?
Je me rendis compte de mon silence et je crois qu’à cet instant seulement je sortis de ma transe. Le lapin gisait à mes pattes, ne demandant qu’à être dépecé, savouré morceau par morceau, chaque parcelle de viande tiède exhalant les papilles et réchauffant la trachée… Je me repris ; ce n’était pas digne de mon rang.
« Je te remercie pour cette attention, Cœur de Sucre. » j’étais sincèrement reconnaissante ; que l’on songe à moi réchauffait mon cœur. « Les temps sont durs, en ce moment, et je me perdais dans mes pensées. Les reines ou les anciens n’ont-ils pas besoin de ce lapin avant moi ? Ont-ils été nourris ? » demandai-je machinalement, me rappelant le bon code du guerrier qui faisait tant crier mon estomac. Puis je me rappelai que je m’adressai à une guerrière, non pas à un novice, et ajoutai : « Ah, c’est devenu un automatisme, mais tu as eu raison : je meurs de faim. J’ai l’impression que la saison des neiges n’en finit plus. »
Sur ces mots, j’engloutis cérémonieusement une partie du lapin, conservant ma dignité de meneuse tout en satisfaisant les convulsions de mon ventre.
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Sujet: Needing each other | Sugar 
Sam 4 Mar - 21:10
