Sujet: in the night — coccinelle sylvestre Mar 18 Avr - 20:59
IN THE NIGHT ◄
Dans la tanière des guerriers je dors toujours le plus loin possible des autres. Ce n'est pas que je peux pas les blairer - bon ok ça joue un peu - mais c'est surtout que j'aime pas la compagnie. Et ça, on peut pas y faire grand chose et c'est pas faute d'avoir essayé. Autant en pleine journée je vais chercher des noises à n'importe qui pour pas m'emmerder comme un rat mort, autant mon sommeil j'aime qu'il se passe tranquillement sans avoir une boule de poil qui bouge dans tous les sens et qui va m'empêcher de fermer l'oeil à mes cotés. Je me sens enfermé, pas libre de mes mouvements. Ça m'étouffe. Mais y a que la nuit que je peux reprendre mon souffle. Le sommeil c'est sacré et si je dors pas bien, j'ai une humeur de merde. Encore plus merdique que d'habitude alors non, pour éviter le conflit diplomatique autant s'isoler. C'est mieux pour les autres et moi, c'est un autre sujet. Parfois la place vide est froide et ça me laisse un peu pensif, un peu bancal, je songe que je pourrais juste me mettre à coté de quelqu'un de calme. Faire des efforts, comme les autres et arrêter d'être personnel, c'est ce qu'on me rapproche. C'est pas terrible quand on vit en communauté, y a vraiment un gêne qui s'est cassé la gueule quand je suis né. Pourtant, parfois c'est juste reposant de pas avoir de vie. Silence. Je profite du trou dans les feuillages pour voir la lune et le ciel étoiles, j'essaye d’apercevoir une comète. Je n'en ai jamais vu.
Mon ancienne apprentie dort presque à l'opposée et elle est tout ce que je n'arrive pas à supporter, elle est faible, timide, brisée, y a un truc chez elle qui tourne pas rond. Déjà, elle ne fait pas vraiment partie de notre clan, on l'a trouvée comme on ramasse un chat mort sur le bord de la route, mais elle, elle respirait. Une bouche de plus à nourrir putain. Mais le fait est que grâce à elle, je suis devenu mentor, plus vite que prévu, à peine nommé guerrier. Et j'avais eu tellement de mal à devenir guerrier qu'au début j'ai cru halluciner quand on ma dit que j'allais entraîner une solitaire. Le genre de chat qu'on méprise. Qu'on devrait même pas laisser entrer. Mais je l'ai fais, j'ai été patient parce qu'elle l'a été, elle parlait pas trop, elle se plaignait pas trop. Elle est resté un mystère pour moi que j'arrive pas à déchiffrer. J'ai jamais essayé de lui faire des avances, c'est quelque chose que les autres ont remarqués et ont toujours trouvé ça étrange. Mais non, elle, j'ai pas envie de l'emmerde. Rien ne me dit qu'elle va pas essayer de m’étriper dans mon sommeil si je lui cherche des noises ! Elle faut la laisser dans son coin et c'est ce que tout le monde fait. La nuit avec elle justement c'est l'enfer et ce soir c'est bien parti pour que ça dure.
La nuit elle bouge, elle rêve et elle crie parfois, elle hurle putain. Ça te déchire le coeur et personne ne fait rien pour la rassurer. Et je sais pas pourquoi mais ce soir je me suis levé. Ça me fait chier mais, ça me fait autant chier de la voir souffrir sans que personne réagisse. Je me suis approchée d'elle et j'ai essayé de la secoue doucement, puis un peu plus énergiquement. Je sais pas si elle dort bien, si c'est pas dangereux de la réveille comme ça. Personne apprécie ce genre d'attention de toute façon.
« Bon t'en as pas assez de chialer là ? T'empêche tout le monde de pioncer ! »
Je me suis à coté d'elle et quelque chose est sorti tout seul sans que je le contrôle. Sans que je sache vraiment ce que c'était. J'ai eu besoin de la rassurer, qu'elle arrête de pleurer. Peut-être parce j'avais été son mentor et que je me suis plus attaché que je veux l'admettre.
« C'est fini t'entends ? T'es en sécurité ici, on te protège tu sais. J'sais pas ce qui te fait peur comme ça, mais c'est fini c'est tout. »
Faut qu'elle relève la tête, qu'elle reprenne les choses en main. Faut qu'elle reste forte. Parce qu'elle l'est plus qu'elle le laisse penser, elle est plus que cette guerrière effacée. J'le sais. C'est tout. J'lai entraînée.
Sujet: Re: in the night — coccinelle sylvestre Mar 18 Avr - 21:44
la nuit est son ennemi. à la coccinelle. perdue. brisée. l'obscurité la hante. malgré la chaleur des corps près du sien. malgré la diversité des pelisses contre la sienne. elle se sent seule. beaucoup trop seule. isolée. un peu bizarre. coccinelle aux ailes tordues. un peu rafistolées. elle fait comme elle peut, elle vole pas toujours droit, elle est solitaire dans l'âme. malgré ce clan. cette nouvelle famille. soit disant. c'est ce qu'ils disent les autres. elle ne s'habitue pas à sentir d'autres chats prêt d'elle. son corps. son âme non plus. parce que coccinelle sylvestre, la nuit, c'est son ennemi. encore plus que les autres. parce que la nuit la hante. cauchemars. toujours les mêmes. sa mère qui s'en va. le froid. la fin. la mort de deux êtres pourtant déjà si chers au cœur et au corps. nuit affreuse. nuit horrible. témoin des monstruosités de la vie. chienne de vie. elle bouge. elle crie parfois. sans le savoir. sans être au courant. l'inconscient qui s'exprime. elle est terrifiée, la coccinelle. totalement terrifiée. la nuit n'est pas son amie. elle la déteste, la nuit. foutue lune. arrête de m'observer, conasse. qu'elle aimerait parfois souffler. « bon t'en as pas assez de chialer là ? t'empêche tout le monde de pioncer ! » elle ouvre les yeux. elle reprend sa respiration, comme si elle était en apnée. sans doute que c'est vrai. même son corps veut sa peau. son cerveau veut plus fonctionner. tristesse. cette voix rauque. elle la connaît. pluie des comètes. son ancien mentor. celui face à qui elle est tout autant effrayée qu'admirative. « c'est fini t'entends ? t'es en sécurité ici, on te protège, tu sais. j'sais pas ce qui te fait peur comme ça, mais c'est fini, c'est tout. » elle cligne des yeux. plusieurs fois. lentement. elle se redresse. elle comprend rapidement. la nuit. les cauchemars. les cris. encore. toujours. elle n'ose pas croiser son regard, au mâle. « je suis désolée. » elle murmure doucement. elle est perdue, la coccinelle. elle ne comprend pas pourquoi il est là, soudainement. pourquoi il souffle ces quelques mots. rassurants. c'est le premier qui fait ça. d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. c'est la première fois qu'on souffle ces mots contre son oreille. elle ne sait pas comment réagir. non. ce mâle si mystérieux penché au-dessus d'elle. ses grands yeux bleus ouverts, elle l'observe, coccinelle sylvestre. puis elle se lève. soudainement. « je... j... » elle arrive pas à parler. les mots se coincent dans sa gorge. refusent de s'échapper d'entre ses babines. « il faut que je prenne l'air. » elle souffle. terrorisée. elle s'échappe rapidement. trop rapidement. petite taille. elle se faufile entre les pattes du guerrier. elle sort de la tanière. elle sort du camp. elle s'engouffre sur le territoire. elle a besoin de respirer, la coccinelle. elle a besoin de sa solitude. précieuse solitude. seule. ou peut-être pas.
Sujet: Re: in the night — coccinelle sylvestre Mar 18 Avr - 22:32
IN THE NIGHT ◄
Et elle est là, en face de moi, en chair et en os et pas en rêve, pas en fantasme. Elle est là, elle respire, péniblement, mais elle respire, elle reprend vie, ses yeux s'ouvrent comme des fleurs qui laissent leurs pétales s'étaler au soleil. Tout d'un coup elle brille à nouveau, elle devient tellement présente, lumineuse. C'est comment la nuit elle lui vole tout, sa vie elle draine son sourire, elle draine sa santé, elle l'empoisonne cette guerrière. La nuit, on dirait que ça la tue et j'comprends pas ces gens là. Je suis tellement loin d'eux, moi, quand le soleil il se couche j'ai enfin l'impression d'être moi, ce gosse, oublié, qui renaît des cendres. Mais il peut revenir que quand tout est mort, parce que lui aussi est mort. Je sais pas si ça fait de moi un mort-vivant ou un vivant-mort. Mais ça me rend pas mieux, pas moins bon, pas moins brute, je jure j'suis pas truand pour autant. Je sais pas ce que je suis, je sais plus. J'ai arrêté d'y réfléchir, je pensais qu'on pouvait avancer sans le savoir. Mais. Je sais pas. Parfois, je pense que je devrais changer.
« je suis désolée. » Ouais. Excuse toi. Je devrais pas être aussi dûr, mais bon elle peut bien me sortir le plus beau des poèmes j'men branle. Elle m'empêche de dormir point, je vois pas ce que ça va changer, j'vois pas où ça ira. Nulle part, on restera juste des voisins qui peuvent de moins en moins se blairer. On s'éloigne, on se rapproche. Elle s'éloigne, c'est moi qui m'approche. Elle sans faire exprès, et moi non plus, elle est pas tout à fait comme les autres, ça doit me perturber. Elle c'est pas un combat, c'est pas une guerre à mener pour l'avoir, c'est la paix, lui amener la paix dans son coeur. Putain, j'deviens un pauvre romantique c'est flippant. C'est elle qu'est flippante, c'est elle qui te change un loup en chiot.
« je... j...il faut que je prenne l'air. »
J'ai même pas le temps de la retenir qu'elle se barre en courant et je décidé de la suivre. Je pourrais juste me recoucher et m'endormir avant qu'elle revienne. Mais, non. Je sors de la tanière et je vais à coté d'elle, je reste un instant sans rien dire.
« Qu'est-ce qui va pas Cocci ? »
Pourquoi elle sourit plus ? Pourquoi, pourquoi elle est comme ça. D'aussi loin que j'me souvienne ça a toujours été ça. Comme ci elle était vide, je sais pas de quoi on a pu la vider mais. Y a un truc qui manque, un truc essentiel et c'était là. Y a un instant et on l'a prit. Et ça me tue de savoir que cette femelle que je connais c'est pas la vrai, c'est pas celle qu'elle devrait être. J'me sens jaloux, jaloux de ceux qui l'ont connue tellement véritable. Moi, j'vais pas avoir cette cha.
« Je... Je voulais pas te brusquer c'est moi qui m'excuse. » Et mon ego il s'arrache, ça se sent, comme elle sort amère cette excuse. « Qui t'es vraiment ? Qu'est-ce que tu caches, qu'est-ce que t'as fait pour être hanté comme ça ? Que j'saches si tu vas me tuer dans mon sommeil, chérie, en mode veuve noire t'sais. » Mais pour ça faudrait encore qu'on se soit aimés.
Sujet: Re: in the night — coccinelle sylvestre Mar 18 Avr - 23:16
elle panique. trop rapidement. elle monte, la panique. elle envahit chaque fibre de son être. crise. elle a besoin d'air, la coccinelle. elle se confond en excuses. elle file dehors. elle fuit. elle prend l'air. appelez ça comme vous le voulez. elle en a besoin. ses pas qui la mène au-dehors de la base. elle se sent oppressée. sa poitrine l'ai. par une force mystérieuse. une force qui lui fait mal. qui lui donne l'impression de suffoquer. de se noyer. elle se noie dans son passé. dans ses rêves. elle se noie dans sa vie, la coccinelle. elle ne sait pas pourquoi. c'est comme ça. incontrôlable. elle est comme ça, la coccinelle. soumise au vent qui s'empare de son esprit. de ses pensées. tornade dans son crâne. tempêtes derrière le ciel de son regard. l'air lui fait du bien. l'aide à réfléchir. réfléchir. à sa vie. pourquoi. comment. son arrivée ici. sa nouvelle vie. l'ancienne. tout semble se confondre dans son esprit. les souvenirs se mêlent aux cauchemars et aux hallucination. la faim. le froid. elle les retrouve un peu ici aussi. faim d'apprendre. froid de solitude. « qu'est-ce qui va pas cocci ? » elle sursaute. elle n'a pas entendu les bruits de pas. elle n'a pas fait attention à l'odeur musquée et puissante. mâle. perdue dans ses pensées. « je... je voulais pas te brusquer, c'est moi qui m'excuse. qui t'es vraiment ? qu'est-ce que tu caches, qu'est-ce que t'as fait pour être hanté comme ça ? que j'saches si tu vas me tuer dans mon sommeil, chérie, en mode veuve noire t'sais. » elle ferme les yeux. si elle le pouvait, elle aurait déjà plaqué ses pattes sur ses oreilles. tais-toi. s'il te plaît arrête. et même s'il ne te plâit pas. arrête. par pitié. n'essaye pas de savoir, de comprendre, tu ne ferais que fuir un peu plus. s'il te plaît comètes. elle ne peut pas. elle ne peut pas tout raconter. tout livrer. non. impossible. c'est trop récent. son palpitant peine déjà à battre. pourquoi cherche-t-il à l'achever ? ailes brisées. sur le point de céder. « c'est pas toi. » elle souffle faiblement. non. il a pas de problème lui. elle. juste elle. « je ne peux pas... » elle souffle faiblement. c'est au-dessus de ses forces. au-dessus de sa volonté, sans doute. elle ne sait même pas si elle en a envie. pourquoi ? pourquoi est-ce qu'il fait ça comètes ? pourquoi est-ce qu'il est dans sa tête ? part. va-t-en. elle aimerait le hurler. s'enfuir, encore. partir, loin. mais elle ne peut pas. c'est sa faiblesse. comètes. c'est sa faiblesse, bordel. « tu ne me croirais pas. » elle murmure finalement sur le ton de la confession. « c'est trop pour un seul chat. » bien trop pour une seule âme errante.
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in the night — coccinelle sylvestre
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