Nuage de Lumière - Clan du Ciel.

p s y c h o l o g i e •
Silencieuse.
Nuage de Lumière s’est emprisonnée dans un mutisme presque incassable. Rarement un mot autre qu’un grognement ou un soupir sort de sa bouche. Presque trop discrète, son silence fait d’elle une sorte de fantôme, de spectre vivant que l’on aperçoit peu. Il est commun que l’on ne prête attention à elle comme on le fait avec le vent: seulement quand il change, quand il dérange, soit assez rarement.

Ambitieuse - manipulatrice.
À peine avait-elle eu l’âge de comprendre les rangs de chaque Clans que Patte Lumineuse s’imaginait déjà chef à la place du chef. Grande, installée sur son promontoire, puissante et respectée. Quelle ne fut pas sa haine envers ses ancêtres lorsqu’elle fut nommée pour devenir apprentie guérisseuse, et ce contre son grès. Mais sa colère fut de courte durée. Elle se dit qu’elle finirait bien par trouver un moyen, un jour, pour prendre la tête de ce Clan qu’elle aime tant, et que haïr le Clan des Étoiles ne l’aiderait pas à obtenir, un jour, ses neuf vies, persuadée qu’il s’agissait là de son destin.

Calme.
Il est cependant rare que la jeune apprentie s’énerve. Les critiques, les insultes, les feulements lui passent au-dessus de la tête, rentrant dans une oreille avant de ressortir par l’autre. Nuage de Lumière ne s’attarde pas sur des paroles qu’elle sait fausses et infondées. Elle n’y répondra que rarement, mais je pense sincèrement que c’est mieux comme cela. Se refusant à se rabaisser à un tel niveau de « stupidité », lorsqu’elle vous répondra par les mots, ils feront sans doute mal, piquant comme des aiguilles. Cependant, ce serait vraiment exceptionnel qu’elle vous réponde en utilisant crocs et griffes.

Altruiste.
Si elle s’imaginait à la place du chef, ce n’était pas pour écraser les autres chats du Clan du Vent d’une patte de fer. Imaginant qu’elle se doit d’agir comme tel bien qu’elle n’ait toujours pas le nom « d’Étoile », la belle apprentie est une personne altruiste, qui n’hésitera pas à se priver d’un mulot dodu pour l’offrir à un guerrier fatigué qui en aurait plus besoin qu’elle. Cette qualité est sans doute la plus précieuse de l’apprentie et la seule qu’elle met en valeur, ayant une faible estime d’elle même, mais peut-être la plus importante pour le métier de guérisseuse.
Ainsi, peut-être que sa place n’est pas sur le promontoire, mais bien au milieu des plantes dont elle porte l’odeur, bien qu’elle n’en ait toujours pas conscience…

p h y s i q u e • 5 lignes minimum
Bleu.
C’est la couleur de ses yeux. Deux pupilles qui font comme deux petites perles posées sur un joli minois plus sombre. Des yeux d’un bleu glace pur et froid qui vous font frissonner lorsque vous la regardez.
Autour de ces deux petites pierres s’écoule son long pelage fin et lisse. Si souvent nettoyé et démêlé, il glisse sur ses muscles comme quelques gouttes de pluies. Il commence sombre autour de son museau noir, d’une couleur presque ébène. S’étalant comme de l’encre se disperserait sur une feuille, cette couleur sombre s’estompe peu à peu avant d’attendre ses oreilles, ses joues, son menton. En revanche, ses oreilles, toujours à l’affut du moindre bruit, reprennent soudainement cette jolie teinte de bois. Il en va de même pour sa longue queue, si souvent occupée à balayer le vent, et pour ses pattes. À vrai dire, le bout de ses pattes a conservé la couleur crème du reste de son corps. Par conséquent, la teinte plus sombre se dessine autour de ses membres comme des mitaines, s’estompant petit à petit à l’approche de son corps fin et élancé.
Ses pattes sont longues comme celles d’une araignée, se terminant par de petites griffes jaunies par la cueillette des plantes.
Peu habituée à mâcher les remèdes, elle est parfois quelque peu répugnée par leur odeur, dévoilant ses petits crocs dans une grimace. Une canine est manquante à sa mâchoire inférieure, mais cela n’enlève rien au charme de l’apprentie.
Lorsqu’elle sourit, ses longues moustaches blanches se soulèvent, accompagnant le mouvement de sa bouche. Ce sourire est rare, mais précieux, joli, et contagieux.

h i s t o i r e • 10 lignes minimum
Lorsque Patte Lumineuse est née dans la pouponnière, il pleuvait. Le temps était mauvais, le ciel couvert d’un voile gris menaçant. Perle Blanche, leur mère, était fatiguée, affaiblie par le travail de l’accouchement. C’était sa première portée, il y en avait trois dans son ventre. Trois petits à naître, trois futurs guerriers dont la femelle était très fière. Mais ses yeux se fermèrent lorsque le second chaton, Patte Sombre, vint au monde. Ils se fermèrent dans un long soupir qui emportant son âme loin, là-haut, au beau milieu de toutes ces étoiles qui contenaient ses ancêtres.
Quand Perle Blanche mourut dans la pouponnière du Clan du Ciel, le soleil perça alors les nuages de ses rayons, illuminant la jeune femelle.
Son père, Âme de Pluie, la nomma Patte Lumineuse, en l’honneur de ce petit rayon qui venait enfin illuminer leur vie. Son frère, resté dans l’ombre au creux du ventre de sa mère reçu le nom de Patte Sombre. N’y voyez aucun signe de préférence ou de haine envers le petit dernier. Du peu de temps qu’il ait vécu en même temps que ses enfants, le guerrier du Ciel aima ses petits de tout son coeur, l’un autant que l’autre.

Malgré ces noms, il fut rapidement constaté que le coeur de Patte Sombre était bien plus clair que celui de sa soeur. Son rêve? Devenir guérisseur, soigner les malades, et ne jamais laisser aucune reine être emportée par la douleur de la mise-bas. Patte Lumineuse, elle, n’accordait que peu d’attention à ce genre de choses. Elle préférait jouer à des batailles imaginaires avec ses amis de la pouponnière, s’imaginant déjà puissant guerrier, et même chef. Les yeux du chaton s’illuminait à chaque assemblée du Camp, lorsque qu’Étoile Matinale se dressait sur le promontoire. Elle respectait ce rôle, cette force, tous les devoirs que son chef devait endosser. Patte Lumineuse s’imaginait déjà là, à sa place, guidant son clan d’une grande sagesse. À l’âge de deux lunes, elle était décidée: ce serait son destin. Elle serait le plus grand chef que le Clan du Ciel ait jamais connu.

Cependant, les étoiles en avaient décidé autrement pour le sort des deux chatons. Patte Sombre aimait apprendre le nom des plantes et leur utilisation en espionnant la tanière de la guérisseuse, mais était égoïste. Estimant qu’il serait le futur guérisseur, et donc un pilier du clan, il déclarait avoir le droit à des proies juteuses, car il fallait qu’il soit fort et en bonne santé pour apprendre et aider son clan le plus rapidement possible. Patte Lumineuse, en revanche, laissait souvent une part de son repas aux autres appentis, car ils seraient des guerriers et chacun d’entre eux étaient un pilier à part entière. Selon elle, le clan avait besoin de tout ses membres pour être fort, et fonctionnait selon un principe de cohésion, d’harmonie qui, une fois brisée, pouvait amener le camp à sa perte.

Dès l’âge de quatre lunes, le sommeil du chaton fut rapidement perturbé par des rêves étranges. À chaque fois, c’était le même. Une étoile tombait du ciel, pour s’éloigner au loin, laissant place à une lueur apaisante qui illuminait un petit tas de plantes. Une guérisseuse aurait pu facilement l’interpréter. Elle devait laisser son ambition envers le nom d’Étoile de côté afin de servir son Clan d’une autre manière: celle d’un guérisseur. Mais cette vocation n’avait jamais atteint les idées de Patte Lumineuse, qui considéra ce rêve comme un rêve des plus banals.
Patte Sombre en revanche, voyait dans tous ses rêves des signes éventuels de ses ancêtres. Ce n’était pas le cas, bien entendu, mais ses rêves lui montaient à la tête comme ceux de sa soeur. La mort de leur père, renversé par un monstre et face à l’incapacité du guérisseur à soigner de telles blessures, fit grandir davantage la volonté du jeune mâle.

Mais leur six lunes arrivèrent vite. Lorsque Étoile Matinale appela les deux chatons à s’avancer, Patte Sombre guettait l’approche de la guérisseuse pour qu’elle vienne réciter le discours traditionnel des nouveaux apprentis guérisseurs. Mais à l’appel de son nom, il ne la vit pas. La colère bouillonnait dans son coeur. Il refusait de devenir un apprenti normal comme tous les autres, il voulait être spécial! Unique! Il était donc resté silencieux tout le long de la cérémonie, se contentant de hocher la tête, dépité.
Patte Lumineuse ne l’avait pas remarqué, mais depuis le début de la cérémonie, un rayon de soleil l’illuminait. La guérisseuse avait reconnu cela comme un signe, se déplaçant vers le promontoire. Nuage Sombre reprenait espoir. Peut-être que son chef s’était trompé! Les étoiles dans ses yeux se transformèrent rapidement en une haine qui déforma son visage lorsque le nom de sa soeur se fit entendre.

Nuage de Lumière ne l’acceptait pas non plus. Désormais seule dans la tanière de la guérisseuse alors qu’elle aurait pu dormir auprès de ses nouveaux amis, les autres apprentis, elle se sentait triste et désolée, s’enfermant dès lors dans un mutisme presque incassable. Nuage Sombre, lui, s’éclipsa du camp et n’y revint jamais. Sans doute avait-il était trop blessé par le choix de ses ancêtres. La nouvelle apprentie guérisseuse ne fut pas tellement blessée par son départ. Elle n’avait jamais été très proche de son frère, et devrait être seule pour toujours, désormais. Enfin, c’est ce qu’elle pensait. Mais parfois, la nuit, elle aimait s’imaginer son frère courir dans la forêt, et vivre son rêve quelque part ailleurs, servant un autre clan comme il l’avait toujours souhaité. Elle ne sut jamais qu’il avait été emporté par le torrent de la rivière qui lui avait brisé les os, le tuant sur le coup, et sans doute valait-il mieux qu’elle reste dans l’ignorance… Elle avait désormais plus important à méditer.